S300 PMU2 : comment protéger ces équipements censés nous protéger ?

Depuis l’aube de l’humanité la plus grande compétition dans la technologie militaire aura été entre le glaive et le bouclier. De tout temps L’homme a cherché à accroître sa puissance de feu et de mettre de la distance entre lui et son ennemi, en inventant les armes à jets puis les armes à feu, il n’aura contribué qu’a développer des boucliers et armures de plus en plus résistants.

Aujourd’hui l’Algérie a acquis l’arme de défense aérienne la plus redoutable  qui puisse exister. Véritable cauchemar pour les armées de l’air de l’OTAN et d’Israël. Le S300PMU2 est, avec celle des SU30, la plus belle acquisition de l’ANP de ces dix dernières années.

Il permet aux forces de défense aérienne du territoire la capacité de couvrir l’ensemble du territoire et même au-delà, et détecter et frapper n’importe quel type d’avion s’approchant ou entrant dans l’espace aérien du pays, la portée d’engagement étant de plus de 200 Km autour du lanceur.

Mieux, le fait que les lanceurs, les radars et le poste de commandement soient sur roues en fait non seulement une arme idoine pour couvrir les longues distances théoriques mais l’outil idéal pour tendre des embuscades aux avions agresseurs, même furtifs ou pilotés par des équipages bien entrainés.

Même en situation d’infériorité numérique et technologique face aux adversaires les plus puissants, une brigade de S300MPU2, bien déployée et prise en main par un personnel compétant poussera cet ennemi à prendre plus de risques et à détourner son effort de guerre sur la suppression d’une menace invisible pour lui.

En 1999, les Serbes, malgré un manque de moyens et des équipements dépassés, ont réussi à faire payer au prix fort une offensive de l’OTAN et même briser un mythe en abattant et en endommageant deux F117 réputés indétectables.

De quoi se compose une brigade de S300 PMU2 ?

Une vingtaine de types de véhicules composent une brigade de S300, parfois un type de véhicule, peut concerner une trentaine d’unités (comme les lanceurs) ou bien être unique comme pour les radars chacun d’eux, généralement des camions ou des transporteurs lourds. Tous ont un point commun….bien que grands et massifs, ils sont tous tout-terrain et facilement disséminables et dissimulables dans la nature.

Les éléments vitaux de toute la bande étant le poste de commandement, les radars et les lanceurs de missiles. Ces trois éléments sont les plus susceptibles d’être la première cible en cas d’attaque.

Pour faire plus exhaustif une brigade de S300 se compose de :

Poste de commande

Un radar d’illumination et de guidage Tombstone

Un radar d’acquisition BigBird

Un certain nombre de transporteurs et lanceurs de missiles

Poste de Commande

Tombstone

TEL

Big Bird

Et d’autres radars et équipements de servitude

Quels risques encoure une brigade de S300 ?

-          Si elle est stationnée dans un endroit connu ou reste à découvert, il y a un risque de bombardement par des missiles antiradiation HARM (qui ont de meilleurs portées, résistent aux contre-mesures électroniques et pour les plus récents qui parviennent à rester sur la cible même si elle cesse d’illuminer), ou par des missiles de croisière comme le Tomahawk ou le Scalp. Pis encore, si la défense anti aérienne est défaillante un bombardement classique peut mettre hors-jeu l’ensemble de la brigade ou ses éléments les plus importants.

-          Sur le terrain, les véhicules et les équipements ne sont pas à l’abri d’une action de sabotage ou de destruction par un commando infiltré ou même par des troupes régulières.

-          Ressemblant au premier cas mais différent par la technique, le S300 est vulnérable à un bombardement par un avion furtif (B2, F22, F35 et F117 s’il est recommissionné).

-          Une attaque d’hélicoptère est aussi possible, surtout par ceux qui sont équipés de radars (Apache longbow, Tigre). Leur vitesse basse, leur manœuvrabilité et leur capacité à voler très bas et de manière furtive. Le S300 étant à longue portée il n’a pas d’autoprotection sur de courtes portées.

-          En cas de conflit de haute intensité et si elle est à portée, la batterie peut facilement être la cible de tirs d’artillerie marine ou terrestre.

-          Contenant des matières inflammables et explosives, les véhicules lanceurs, s’ils sont mal servis peuvent prendre feu ou exploser.

Quelles Parades à tous ces risques ?

Deux groupes de solutions existent, elles sont tours deux complémentaires  et permettent :

1-      De minimiser et parfois faire disparaitre certains risques.

2-      De ralentir les attaques de l’adversaire en le poussant à prendre plus de temps et de moyens pour la planification.

3-      Augmenter les pertes de l’ennemie, rendre son attrition insupportable et son effort de guerre insoutenable.

4-      Préserver les infrastructures, les équipements  et les hommes.

5-      Offrir des capacités de contre-attaque et garder l’initiative sur le terrain.

Les solutions bon marché et les bons réflexes à prendre :

1-   Une chaine de commandement raccourcie : Les Serbes ont démontrés que l’efficacité de leur DAT lors de la campagne aérienne de l’OTAN, avait été grandement due à la rapidité de réaction des équipages des batteries grâce à une prise de décision de tir au niveau local.

2-   Une discipline de tir et d’illumination absolue : L’entrainement, la bonne discipline et la cohésion des équipes influent sur les capacités de la force anti-aérienne. Un radar allumé inutilement, ou un tir mal assuré peuvent faire découvrir la batterie à l’ennemi.

3-   Des communications réduites et efficaces : Préserver les équipements d’une localisation passe par un cryptage et une réduction des communications radio. L’idéal étant de disposer au préalable d’une capacité de communication filaire via fibre optique.

4-   L’utilisation de leurres gonflables : disponibles à bas prix sur le marché et ayant la possibilité de mimer la signature thermique et même radar des batteries de DAT. La fabrication de leurres par le Génie Militaire est aussi facilement envisageable. La dissémination en grand nombre de ces leurres poussera l’adversaire à se découvrir et à engager plus de moyens donc plus de pertes financières.

5-   La maîtrise du positionnement sur le terrain : Le principal atout du S300 est sa portée couplée au fait qu’il soit mobile. Une mobilité constante des lanceurs et radars permet de rendre difficile les frappes de l’ennemie et parfois rendre impossible leur localisation.

6-   Disposer des troupes d’élite à proximité des batteries de S300 afin de traquer les éventuels saboteurs. Des paras, des fusillers de l’air ou marins devront se charger de la protection d’un large périmètre autour des équipements déployés.

7-  Camouflage : L’utilisation de bâches traitées et de filets de camouflage, permet de réduire la signature infra-rouge des équipements mais aussi de rendre difficile la localisation par un commando de saboteurs. En cas d’attaque terrestre des pots lance fumigènes serviront à empêcher la localisation des équipements et d’empêcher la désignation au laser.

Les équipements de protection :

Etant donné que le S300 est un système de défense longue portée, il est logique d’y adjoindre pour protection et comme complément, des systèmes de moyenne et de courte portée.

Le Buk M2 : Version moderne du légendaire SA6,  pouvant couvrir une distance allant de 3 à 50 KM, un régiment devra accompagner chaque brigade de S300.

Le TOR M2 : redondant avec le Buk et tout aussi autonome, il permet de saturer un espace entourant le véhicule lanceur dans un rayon de 12 kilomètres. Un régiment a certainement sa place auprès d’une brigade de S300. Il a une bonne capacité à engager les munitions guidées et les missiles de croisière sur courte distance.

Le Pantsyr S1 : Véritable Close-in Weapon System. Il est l’idéal pour la protection rapprochée contre les avions, les drones, les bombes guidées, les missiles et même contre les véhicules et les personnes, grâce à la combinaison de deux canons à cadence rapide de 30 mm et aux missiles embarqués. Les forces de défense aérienne Russes, préconisent d’adjoindre trois Panstyr par lanceur et par Radar afin d’optimiser la protection.

La suite Gaztchik-E : Spécialement conçue pour les S300, elle comporte différents systèmes de protection (decoy radar, lance fumigènes pour brouiller les ares à guidage laser, des lanceurs de Chaffs et de Flares, un brouilleur de fréquences (Aviakonversia) GPS pour contrer les missiles de croisière).

Détecter les avions furtifs : Si par définition les avions furtifs sont indétectables aux radars, certaines techniques peuvent aider à les localiser. Ces systèmes utilisent leurs capacités de détection des signaux émis par l’avion furtif pour désigner sa position. Ces systèmes sont, l’Avtobaza, le Valeria ou l’Orion Russes, ou l’excellente famille des Tamara/Vera Tchèques.