Somalie, pourquoi n'avons-nous pas fait comme les Sud Coréens?

Le Très détaillé article de DNA le confirme doublement, non seulement l'Etat Algérien (par le biais de sociétés d'assurance et de l'armateur) a payé la rançon pour la libération des otages du MV Blida, mais que ce paiement s'est fait quasi de main à main.
"Nous sommes mercredi 2 novembre. Un hélicoptère s’approche  du MVBlida, fait trois rotation autour du navire, prend plusieurs clichés avant que le commandant ne lui accorde l’autorisation de largage.

L’appareil lâche alors deux colis contenant 1,3 million de dollars chacun, rangés par liasses de 10 000 dollars. Les pirates récupèrent le butin." affirme DNA qui se base sur des sources certifiées dont des journalistes locaux de Somalia Report et l'AFP.

Il faut donc comprendre qu'à un moment où un autre, les preneurs d'otages et le navire même étaient à portée de tir d'un appareil militaire, mieux les pirates ont abandonnés le MV Blida au large en repartant tranquillement sur leurs embarcations.  La question que l'on est en droit de se poser est pourquoi un assaut n'a pas été entrepris ou envisagé? Si c'est pour préserver la sécurité des otages, pourquoi une action en mer n'a-t elle pas été tentée contre les pirates qui renteraient penauds sur leurs felouques pleine d'argent du contribuable, ces même pirates qui ont humiliés et torturés des Algériens dix mois durant?

Contrairement à ce que certains pourraient penser, l'Algérie a techniquement les moyens de lancer une telle opération. Il aurait suffi de mobiliser un pétrolier, une frégate koni, le transporteur de troupes Kalaat beni Hammad et même le navire école le Soumam (excellent exercice pratique pour les jeunes en formation) et profiter ainsi de la possibilité d'avoir deux hélicoptères déployés dans la région sur deux navires différents. Un sous marin Kilo aurait eu la tâche d'escorter la flottille, de faire de la collecte d'information au plus près du MV Blida et même de débarquer des plongeurs. Tactiquement parlant les forces navales Algériennes auraient utilisé un hélicoptère Kamov désarmé pour livrer (ou simuler) la livraison de la rançon, tandis -que des commandos du Groupe d'Intervention Spécialisé ou des fusillers marins étaient largués sur ou près du bateau par un hélicoptère. Sans parler de l'aide substantielle qu'auraient pu nous offrir les membres de la coalition qui croisent dans les eaux de la mer d'Arabie.

le 21 janvier dernier, soit moins de trois semaines après le détournement de vraquier Algérien en mer d'Oman, le Président Sud Coréen Lee Myung-Bak autorise des commandos de marine de son armée, à reprendre de force le chimiquier Samho Jewelry, qui avait été détourné par des pirates somaliens, avec à son bord 21 marins dont huit Coréens.

pour ce faire, la marine du pays du matin calme a dépêche un destroyer avec à son bord un hélicoptère (identique à celui de la marine Algérienne) et des commandos de marine.

Sitôt arrivé, le vaisseau de guerre a fait diversion en tirant à coté du navire détourné tandis-que des commandos étaient déposés par hélicoptère ou en zodiac. Très rapidement, ils ont réussi à neutraliser les 13 pirates, mal armés en comptant uniquement un blessé parmi l'équipage.

L'Algérie dispose des hommes et du matériel adéquat pour réaliser ce genre d'opération, même sans base d'appuie dans la région une flottille aurait pu appareiller pour traquer et rester au plus près de l'évènement, si ce n'est pour intervenir au moins pour ne compter sur aucune autre marine pour prendre en charge les marin libérés.

Les raisons sont dont probablement politiques, sachant que personne n'a eu le courage politique d'entreprendre un assaut ou une vengeance. L'Algérie a raté une occasion de donner une leçon loin de ses frontières à un ennemi qu'elle a été l'une des premières nations au monde à combattre.