vendredi 2 décembre 2011

(Contribution) Programme spatial Algérien: Les réussites et les casseroles


Pour parler du programme spatial algérien, il faut remonter le temps, tout commence dans les années 70 avec la création de l’Institut National de Géodésie.
Ce dernier se transformera en CENTRE NATIONAL DES TECHNIQUE SPATIALE, en 1988, il commence a collaborer avec le CNES français et la NASA notamment dans l’exploitation d’images satellites provenant de SPOT et LANDSAT, par la suite le principal projet du CNTS fut de développer le premier satellite algérien ALSAT.
Le projet fut officiellement lancé en 1998 et ce malgré les difficultés de l’époque (manque de financement, difficultés à collaborer avec les agences étrangères, troubles sécuritaires …) ,  après cela le CNTS signera en 2000 un accord pour développer le premier satellite Algérien avec le Britannique Surrey Satellite Technology Limited SSTL. Une équipe de 11 jeunes ingénieurs algérien a été choisi pour bénéficier du transfert de technologie auprès des britanniques, ces derniers travailleront pendant 2 ans, et deux satellites seront réaliser, le premier entièrement par les britannique et qui a été lancé le 28 novembre 2002 par une fusée Russe COSMOS, tandis que le second réalisé en parallèle par les algériens  se trouve encore aujourd’hui en statique dans les locaux de l’agence spatiale Algérienne ASAL.
ALSAT 1
Le microsatellite ALSAT 1A, de 100kg est basée sur la plateforme MICROSAT100 développée par le SSTL, il évolue en orbite basse a 687km d’altitude, et bénéficie d’une caméra d’un résolution moyenne de 32 mètres, ce dernier était intégré dans le programme britannique DMC (DISASTER MONITORING CONSTELATION ) comprenant en plus du satellite Algérien des satellites Britanniques Turques, Nigérians et Chinois, aujourd’hui cette constellation en est à sa 2eme génération avec des satellites à résolution supérieur. L’engin spatial Algérien avait une durée de vie initiale de 5ans, finalement il restera opérationnel jusqu'en 2009, ce qui constitue un véritable sucées pour un coût global de 15 millions de $, comprenant le know how, les 2 satellites, la station de réception des données, le lancement du satellite et la prime d’assurance.

                                                  
Après ce lancement réussi, il fut décidé de créer l’AGENCE SPATIAL ALGERIENNE dans laquelle le CNTS fut intégré, et un programme spatial national est lancé avec une enveloppe de prés d’un milliards de $ sur une période de 15 ans, comprenant le lancement de 8 satellites dont au moins un satellite de télécommunication en orbite géostationnaire, et la création d’une unité d’intégration de satellites, la formation d’ingénieurs et docteurs spécialisés dans le domaine spatial, et le développement de l’industrie de sous-traitance dans le domaine spatial.
Néanmoins quelques problèmes apparurent, le premier fut dés le retour des ingénieurs formés en Angleterre, ces derniers étaient revenus au pays avec dans leurs cartons le projet d’un autre micro satellite développé par leurs soins et bénéficiant d’une meilleure résolution, ainsi que d’un nano satellite de 10kg. Malgré cela ces derniers se heurteront à la bureaucratie ambiante, ces derniers lassés finiront par quitter le pays les uns après les autres, pour faire la richesse de firmes européennes et américaines. Une perte de savoir faire faire chèrement payé par l’Algérie. Autre souci, le projet de l’unité de développement de petit satellite qui doit être érigé à Bir el Djir à Oran prend un retard énorme.
ALSAT 2A
Finalement après quelques années de retard, le programme l’ASAL décide de lancer le programme ALSAT2 en 2005. Cette fois-ci le contrat est signé avec EADS ASTRIUM et sa branche française en février 2006. Le contrat porte sur l’acquisition de 2 satellites ALSAT 2A et 2B a haute résolution (2.5metres), basés sur la plateforme ASTROSAT100/MYRIADE qui est elle-même basée sur la plateforme du SSTL MICROSAT100, de deux station de réception au sol en bande X et S, l’une se trouvant à Oran l’autre à Ouargla, un transfert de technologie avec la formation de 25 ingénieurs, qui devront par la suite assurer l’intégration du 2B en Algérie.


A  l’origine le satellite devait être réalisé et lancé en deux ans, finalement il aura fallu 4ans pour le réaliser  et projeter  le 1er satellite qui a été lancé par une fusée indienne PSLV le 12 juillet 2010. Tandis que le statut du 2B c’est une opacité complète, par ailleurs l’agence spatial entretient le floue concernant le coût financier du programme. Une estimation reste possible en comparant avec le Viêtnam qui a aussi signé avec EADS pour l’acquisition d’un satellite comparable a celui de l’Algérie avec transfert de technologie et lancement. Le pays asiatique a payé la bagatelle de 55 millions d’euro soit approximativement 110 millions pour l’Algérie.
Si le satellite  ALSAT2 apporte une véritable aide pour le pays en matière de aménagement du territoire, dans le domaine agricole minier et dans le domaine de la défense national, il apparait tout comme dans l’affaire des hélicoptères de la présidence, qu’ EADS a de nouveau caché des information sur la provenance de certains éléments  vitaux du satellite, en particulier ceux d’origine israélienne. Le système de contrôle d’altitude, comprenant le magnétomètre, le système inertiel et les retro moteur avec le réservoir d’hydrazine, tout ces systèmes sont fourni par la division TAMAM d’IAI (ISRAELI AEROSPACE INDUSTRY), tandis que la caméra haute résolution  du nom de NAOMI «New AstroSat Optical Modular Instrument »  est fourni par la branche allemande de EADS ASTRIUM.

Pied de nez Israélien

Image Satellite Israélienne
Ce que peu de gens savent, c’est que a peine 2 jours après le lancement de ALSAT 2A des photos de la base aérienne d’Oum El Bouaghi prise le jour même du lancement de notre satellite,  par le satellite espion israélien EROS B ont été largement diffusés sur Internet.
On y voit en détail les infrastructures de cette base aérienne ainsi que plusieurs avions de combat SU 30MKA, ce qui a été perçu comme étant un avertissement et une menace claire à l’endroit de l’Algérie. Quid de réponses du côté Algérien pour ce message à peine crypté.
En attendant le lancement d’Alsat 2B, nous espérons que les responsables prennent réellement conscience de l’importance stratégique de ce type d’outil pour l’indépendance et la sécurité nationale, en rappelant qu’il existe plusieurs firmes en Europe et ailleurs aptes à fournir des solution appropriés dans ce domaine et à moindre coût.
KOKO150

PS: nous vous invitons à faire des contributions en envoyant vos textes à secretdifa3@gmail.com

7 commentaires:

  1. << ces derniers lassés finiront par quitter le pays les uns après les autres, pour faire la richesse de firmes européennes et américaines>> quitter le pays ce n'est pas une solution car c'est grâce a l’Algérie qu'ils sont devenus qualifiée dans le domaine et 2ement je trouve que l’Algérie a tort d'exposer ces avions sur le tarmac comme a laghouat , en France il y a une cellule de la DGSE qui est spécialisé dans la surveillance des trajectoires satellites dès qu'un satellite espion se dirige au dessus de la France ils informent le ministère de la Défense pour prendre des mesure de sécurité. Merci Secret Difa3 ;)

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  2. Un grand merci pour cette contribution et une mention spéciale pour la conclusion qui appelle nos décideurs à redoubler d'attention dans leurs projets de coopération avec les groupes étrangers. Normalement c'est le travail de la DDSE. Si l'origine israélienne de ces composants était ignorée, cela signifie tout simplement que nous avons failli en termes de renseignements qui ne sont pourtant pas top secret! J'aimerais ajouter un point concernant la fuite de nos ingénieurs à l'étranger. Je ne sui pas d'accord pour expliquer ce phénomène par la "bureaucratie" même si ce facteur est bienr réel. Soyons francs, nos cadres cherchent aussi de meilleures conditions de vie et c'est légitime! Tout cela pour revenir au vrai problème: si on veut se développer, il ne faut plus se cacher derrière le complexe du populisme! Même si cela peut choquer certains, pour moi, un ingénieur dans un domaine aussi stratégique que le spatial doit gagner dès le début de carrière l'équivalent de 2500 Euros! C'est seulement dans ces conditions qu'on peut exiger de lui productivité et rentabilité!

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  3. Zoubir,
    Merci pour cet article et ce blog en général.
    ps: un salut à Boussouf pour la qualité de ses interventions sur la Toile. Ces interventions sont particulièrement constructives. Personnellement, je les lis; les archives parfois. Merci à vous Boussouf.

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  4. Super article, j'ai découvert ce blog par hasard et il est maintenant dans mes bookmarks.

    Difa, il faudrait que tu nous fasses un jour ta propre présentation, car on voit que tu as beaucoup d'informations, saif si tu me dis que t'es un espion ;)

    Bonne continuation.

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    1. merci, il se trouve que cet article est pas de moi mais d'un aimable contributeur. je suis tout sauf un espion, je suis un civil qui aime le bleu ciel, le bleu marine et le kaki

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  5. petit pois)les chinois feraient un bon partenaire pour la mise en place d'une industrie spatial qui réponde a nos aspirations. il est évident que nous n'aurons pas la dernière technologie dans un premier temps! mais la construction d'usine,et la formation des ingénieur, et techniciens nous donnerons une base solide pour avancer dans ce domaine d'une manière autonome. je trouve cela mieux que ces petits satellites isoler sans réelle plan cohérent.

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  6. L’Algérie et la Chine signent un accord de coopération dans le domaine spatiale
    Publié le 08/12/2013 à 08:10 - 27 visites
    Source : APS
    L’Algérie et la Chine signent un accord de coopération dans le domaine spatiale


    ALGER - L’Algérie et la Chine ont signé, jeudi à Alger, un accord de coopération dans le domaine spatial, a annoncé le ministère de la Défense nationale (MDN) dans un communiqué.




    L’accord, qui a été signé entre l’Agence spatiale algérienne et l’Agence spatiale chinoise au siège du MDN, s’inscrit dans "le cadre de la coopération entre l’Algérie et la Chine dans le domaine des sciences et des technologies et applications spatiales", a précisé la même source.

    Cet accord algéro-chinois "couvre plusieurs volets et domaines de l’utilisation pacifique de l’espace extra atmosphérique et notamment la formation", a précisé le communiqué. "A l’issue de cette cérémonie, une image Alsat-2A à haute résolution couvrant la région de Pékin, a été offerte à la partie chinoise", a ajouté le MDN.

    "La cérémonie de signature s’est déroulée en présence du secrétaire général du MDN, du ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, de l’ambassadeur et de l’attaché de défense de la République populaire de Chine en Algérie, du directeur général Asie-Océanie du ministère des Affaires étrangères et de hauts cadres du MDN", a précisé le communiqué.

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